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2008 et 2009

- Visite 2009
- Visite 2008


Visites de 2009


Villeneuve-les-Avignon

    Aujourd'hui une vingtaine d'adhérents et amis de Découverte et Mémoire Castelneuvoises partent en direction du sud, pour Villeneuve-les-Avignon.


    Nous avons rendez-vous avec Mlle Bacou Roselyne, (Inspecteur général des musées nationaux, chargée du Département des arts graphiques au musée du Louvre, à Paris en 1988. Écrivain d’art) propriétaire des lieux, elle va nous guider pour la visite des bâtiments du 17èmesiècle qu'elle a fait rénover.
    Au cours des 5ème et 6ème siècles, en Provence, des ermites se réfugient sur des hauteurs isolées pour se consacrer à la méditation et la prière. Parmi ces ermites, une femme, Casarie, se retire dans une grotte du Mont Andaon où, selon l’inscription conservée à la Collégiale de Villeneuve les Avignon, elle meurt en décembre 586.

    Au début des années 980, les bénédictins fondent une abbaye. Garnier, évêque d'Avignon, donna biens et menses à l'abbaye par un acte daté du 6 mai 982. Les souverains pontifes prirent rapidement l'abbaye sous leur autorité et, en 999, Grégoire V avalisa la liste de ses prieurés languedociens.

    La sépulture de Casarie devint l’objet d’une vénération à l’origine de l’importante nécropole au flanc de la colline et de l’installation de religieux. Une abbaye bénédictine est construite, appuyée à la grotte de Casarie.

    L'abbaye située dans l’enceinte du Fort Saint André a été construite au début du 10ème siècle, auprès du tombeau de Sainte Casarie. Partiellement démolie à la Révolution, le pavillon d’entrée et de nombreux vestiges subsistent des bâtiments primitifs. Les jardins en terrasse dominent la vallée du Rhône et offrent un splendide panorama sur AVIGNON et le Palais des Papes.

    Elle acquiert rapidement une importance économique de premier plan, convoitée par la République d'Avignon qui, depuis la construction du pont Saint-Bénézet en 1189, cherche à contrôler la rive droite du Rhône.

    L'abbé de Saint-André va profiter du siège d'Avignon par le roi de France Louis VIII, en 1226, lors de la Croisade contre les Albigeois, pour s'allier avec le roi. Par un acte de paréage, la seigneurie de Saint-André est partagée entre le roi et l'Abbé. Les prétentions d'Avignon sont ainsi définitivement contenues.

    En 1229, les possessions du comte de Toulouse sont partagées entre les vainqueurs de la Croisade : la rive droite du Rhône revient au roi de France ainsi que la moitié d'Avignon, partagée avec son frère, le comte d'Anjou.

    Après une période de déclin, elle est reconstruite au 16ème siècle sur les plans de l’architecte Pierre Mignard, qui va alors dessiner des jardins.

    Les jardins du 16ème siècle ont disparu depuis longtemps. Remaniés au 18ème siècle, ils seront patiemment restaurés au début du 20ème siècle, lorsqu’en 1914 Gustave Fayet.

Entrée de l'abbaye

Voûte en berceau plein cintre

Un des nombreux salons

Cheminée monumentale avec armoiries

    Le cimetière avec ses tombeaux trouvés sur place prouvent la très ancienne fonction funéraire du site.

La grotte de Casarie

Les tombeaux

Les jardins de l'abbaye
    Du haut des jardins de l'abbaye, magnifique vue sur Avignon, le Palais des Papes et sur la Tour Philippe le Bel de Villeneuve les Avignon.

    Après un repas, sous les ombrages de la place Jean-Jaurès, notre guide-conférencière nous conduit pour la visite du cloître et de la collégiale Notre Dame. Edifiée par le Cardinal Arnaud de Via au début du 14èmesiècle, neveu du Pape Jean XXII, l’église collégiale abrite de nombreuses œuvres d’art.
    L'église et son cloître font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en 1862.


Le cloître


Portail de style baroque de l'entrée de la chartreuse
    La chartreuse fut fondée au 14ème siècle par le pape Innocent VI. Habitée par les moines chartreux jusqu’au 18ème, elle est aujourd’hui un Centre Culturel de Rencontre et partenaire du Festival d’Avignon. Ses trois cloîtres, entourés de quarante cellules et jardins, sa chapelle des fresques, son église en firent la plus vaste chartreuse de France.

Le cloître de la chartreuse
Reconstitution d'une chambre de moine

Documents : Plaquette de Villeneuve les Avignon et internet.



Visites de 2008

Octobre : Juin : Avril :

Valréas

    25 octobre 2008, une vingtaine de visiteurs, adhérents ou amis de Découverte et Mémoire Castelneuvoises se retrouve à Valréas capitale de l’enclave des papes. Madame Arnavon du Cercle Généalogique de la Drôme Provençale nous accueille pour nous faire visiter "sa ville".

   L’histoire de Valréas, territoire pontifical pendant plus de quatre siècles, est intimement liée avec celle des Papes en Provence.



L'hôtel de Simiane

    L’hôtel d’Eymeric, puis de Simiane, est le vestige d’architecture domestique le plus ancien et le plus complet de l’Enclave des Papes. Il conserve deux grands corps de bâtiments que l’on voit encore le long de la rue de l’Hôtel de Ville, datant du 14ème siècle.

    Tel qu’il se présente aujourd’hui, l’Hôtel de Simiane résulte des agrandissements et des remaniements effectués durant quatre siècles à la demeure médiévale des Eymeric. Le grand corps de logis et l’aile nord ont été construits au 17ème siècle. Mais la réalisation de l’aile sud, qui donne sa symétrie à la composition, ne date que des années 1780.

    . Le château de Simiane restera un certain temps inhabité puis arrive la révolution de 1789…

    En 1825, il est racheté par trois notaires valréassiens qui le louent à la ville pour en faire une école.En 1843, la ville fait réaliser un inventaire de ses possessions place Gutenberg dans le but de les vendre. En 1844, le conseil municipal demande au roi Louis-Philippe l’autorisation d’acheter le château de Simiane qui servira toujours d’école, jusqu’en 1890 date à laquelle il deviendra la mairie de Valréas.

Premier étage : galerie

    Fixés aux murs de la galerie, deux imposants panneaux de marbre rappellent les tragiques évènements des deux grandes guerres de la première moitié du 20ème siècle :

    1914-1918 - Il y a eu 191 soldats, originaires de Valréas, tués ce qui représentait 11% de la population.

    1939-1945 - Massacre des otages du 12 juin 1944. Les troupes allemandes en retraite arrêtent tous les hommes valides du village. Malgré l’intervention du maire, ils retiennent puis fusillent 53 otages le même jour. Il y aura parmi eux 5 rescapés dont un est mort quelques jours plus tard des suites de ses blessures.

Premier étage : La salle du conseil municipal

    Suite de la visite par la salle du conseil et nous replongeons dans un passé plus ancien de l'histoire du village. En 1317, le pape Jean XXII achète Valréas. Il récupère aussi la commanderie de Richerenches qui, après la disparition des Templiers en 1314, avait été remise aux Hospitaliers de Saint-Jean. De nombreux artistes italiens vont suivre le pape à Avignon et, plusieurs siècles plus tard, leur influence se fera encore ressentir dans le comtat Venaissin.

    :La salle du conseil municipal, qui est aussi la salle des mariages ou la salle Saint-Christophe, est la plus décorée de la mairie. Les volets et le plafond sont peints ce qui n’est pas provençal mais plutôt dû à l’influence italienne. Les autres principaux motifs de décoration sont une fresque du 18ème siècle en l’honneur du cheval ainsi que les blasons des Adhémar de Monteil et des Simiane.

    De la salle du conseil municipal, une porte permet d’accéder à la bibliothèque qui est une ancienne salle de classe. Dans les vitrines et les meubles sont contenus environ 3500 volumes concernant l’astronomie, la physique, les mathématiques, la philosophie, la religion etc… Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence.

    Sur les murs de nombreux tableaux de Victor Scharff un peintre portraitiste autrichien. Domicilié à Paris, il se retire à Valréas, ville dont sa femme est originaire, et où il décède en 1943. Sa fille fait alors don à la ville de ses meubles et tableaux parmi lesquels on trouve la princesse de Lichtenstein.

    De la salle du conseil municipal, une porte permet d’accéder à la bibliothèque qui est une ancienne salle de classe. Dans les vitrines et les meubles sont contenus environ 3500 volumes concernant l’astronomie, la physique, les mathématiques, la philosophie, la religion etc… Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence.

La salle du conseil municipal

Le plafond de la salle du conseil

Premier étage : La bibliothèque

    Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence. Ces derniers, par mesure de sécurité ont bien sur été "mis à l’abri".

    Dans d’autres présentoirs sont exposés des bulles papales et des incunables, ouvrages antérieurs à 1500. Madame Arnavon nous rappelle que ces ouvrages, des missels, étaient gravés sur une planche puis imprimés bien avant l’utilisation des caractères métalliques inventés par Gutenberg.

    Quelques panneaux peints représentant des scènes de la révolution de 1789 attirent aussi le regard. Ils ont été utilisés comme décor lors du tournage du film "Fabien de la Drôme". La salle de la bibliothèque servait alors de Tribunal révolutionnaire.

   Un buste du cardinal Maury (1746-1817) représente l’illustre natif de Valréas nommé à l’Académie française qui vécut très peu dans sa ville natale mais lui fit de nombreux dons : livres, objets de culte en vermeil et en or, autel en marbre rare etc...

Deuzième étage : la salle Victor Scharff

   Une très grande salle où les plafonds à la française du premier étage sont remplacés par une formidable charpente en châtaignier. Sa forme en coque de navire retourné laisse supposer le travail de charpentiers de marine. La partie la plus ancienne, qui a très bien résisté aux outrages des temps, est du 15ème siècle.

   Une pièce plus modeste, servant de musée archéologique a été transformée pour recevoir de nouveaux tableaux La plupart ont été légués à la ville par des peintres ayant participé à des expositions de peinture à Valréas.


L'église Notre-Dame de Nazareth

   L’église, de style roman, mais sans unité architecturale, est composée d’éléments du 15ème et du 17ème siècle.

   Ses premiers constructeurs, fin 11èmeétaient des moines bénédictins de Cruas qui, précédemment, avaient participé à l’édification de l’église de Vaison-la-Romaine. Bien que le patron de la paroisse soit saint Vincent, l’église de Valréas a été dédiée à Notre-Dame de Nazareth. La toiture de lauses n’a pas de charpente et, à cause du poids, les lauses ont été posées directement sur les voûtes.

    La toiture de lauses n’a pas de charpente et, à cause du poids, les lauses ont été posées directement sur les voûtes.

   A l’intérieur, nef et abside sont de style roman provençal. La porte d’entrée date du 15ème siècle alors que la galerie supportant le buffet de l’orgue est du 18ème siècle.

Façade sud, portail latéral avec ses 3 arcs

   Avant de pénétrer dans l’église, nous admirons les décorations de la voûte surplombant la porte d’entrée : feuilles d’acanthe et un étrange animal, représenté deux fois, mais très difficile à identifier.

   Le portail méridional, qui constitue l'entrée principale, a été bâti à la fin du 12ème siècle, lors du premier agrandissement de l'église.

Interieur de l'église: L'orgue

   Le premier orgue connu de l'église paroissiale de Valréas est un instrument construit en 1506 par le frère Antoine Milani, ermite du couvent saint Augustin de Nice. Cet instrument est démonté en 1600 et confié pour une restauration à Jean Aubignan qui ne l'a jamais rendu.

   En 1602, la communauté de Valréas fait alors appel à Jean Duvivier, originaire de Langres.En 1648, Jean Vallon relève cet orgue, augmente à 11 jeux l'orgue alors composé de 9 jeux, et l'enrichit d' un positif de 5 jeux, élément exceptionnel dans le sud-est de la France du 17ème siècle.

   Violetty effectue quelques travaux en 1715 et 1716.Le facteur marseillais Jean Eustache le reconstitue en 1723 à un seul clavier de 48 touches commandant 12 jeux.L'instrument qui se trouvait sur le côté nord de la nef est alors installé sur la tribune actuelle, construite en 1724.


Interieur de l'église: La chapelle des pénitents blancs

   A Valréas, il existait de nombreuses confréries religieuses : les Antonins, les Augustins, qui s’occupèrent de l’hôpital jusqu’en 1792, les Franciscains, dont les Cordeliers, et les Ursulines.

   Deux confréries laïques, les Pénitents blancs et les Pénitents noirs, ont conservé leurs propres chapelles jusqu’à aujourd’hui. Fondée en 1509, la confrérie des Pénitents Blancs de Valréas fit construire vers 1585 une chapelle; puis construction d'un vestibule ouvert d'une fausse voûte d'ogives en 1642.

   Les Pénitents blancs s’occupaient des gens en fin de vie. Les Pénitents noirs se consacraient davantage aux ensevelissements, jusqu’en 1791, ainsi qu’au sort des prisonniers sur les galères. Ils avaient un droit de visite ainsi que le droit de mendier afin de récupérer de l’argent pour les prisonniers.

   Les murs de la chapelle des Pénitents blancs sont recouverts de boiseries en noyer sculpté (18ème siècle) et surtout un très beau plafond reconstruit en 1695, peint en tropme-l'œil dans laquelle nous nous trouvons sont revêtus de lambris en noyer. Son plafond possède d’admirables caissons peints.

Maitre-autel, tabernacle, ainsi que la grille en fer forgé qui sert de table de communion (datant du 18ème siècle).
   En 2006, un grand rassemblement a attiré à Valréas plus de 500 pénitents de toutes nationalités.

La tour Ripert

   La tour Ripert est le donjon du château Ripert. C'est une tour carrée de 17 mètres de haut et d'environ 7 mètres de côté. Les murs ont une épaisseur de 2 mètres. Elle comprend 3 étages, une terrasse d'où la vue est magnifique et sur laquelle un petit abri a été construit afin d'abriter la cloche de l'horloge posée en 1458. L'édifice est de tradition romane et a été érigée entre la fin du 12ème siècle et le début du 13ème siècle.

   L'escalier actuel et la porte d'accès datent de 1679 et ont été édifiés après la destruction de l'escalier extérieur.

   Cette tour, initialement tour de guet date du 12ème siècle. Depuis 1448, elle porte aussi le nom de Tour de l’horloge.
   Nous avons continué notre visite par une promenade en ville toujours commentée par Mme Arnavon, elle nous nous donne quelques informations sur l’histoire de sa ville.

   Valréas est une ville moyenâgeuse dite de type circulaire. Il existe trois tours de ville avec au centre la tour Ripert.

   La rue de l’Echelle fait partie du premier tour. Quelques mètres plus loin nous trouvons la Grande Rue située sur le deuxième tour. Elle a été agrandie de moitié au 18ème siècle ce qui permet d’imaginer le coupe- gorge qu’elle pouvait représenter auparavant.


   Dans la Grande Rue, chaque pas est une nouvelle découverte :

  • Dans une corniche une statue religieuse pour protéger des malheurs et des maladies, datée de 1701.
  • Hôtels particuliers. La façade de celui de la famille d’Inguimbert est datée de 1540. Il sera transformé en collège de garçons en 1840.
  • Maisons bourgeoises dont sept avec des escaliers à vis.
  • Place aux herbes près de la rue Juiverie. Les Juifs avaient de bons contacts avec le pape. Au 13ème siècle, on atteste déjà de leur présence. Ils sont impliqués dans le meurtre d’une petite fille à Pâques. Les Valréassiens pillent alors leurs maisons. Un procès aura lieu à Avignon et les juifs seront relâchés. En 1530, ils élèvent des bestiaux. Au 17ème siècle, on essaye de les déplacer dans une ville où existe une synagogue mais ils préfèrent se convertir.
  • Mystérieuses et inexpliquées arcades à l’arrière des maisons …
   Le troisième tour de ville, le dernier, date du 19èmesiècle. Il existait déjà sous la forme de promenade autour de laquelle étaient construits les remparts d’une longueur de 1 800 mètres. Aujourd’hui, il ne reste de ces remparts qu’un pan de mur sur une façade.

   Les remparts étaient franchissables par six portes : une porte à chacun des quatre points cardinaux et deux autres portes : la porte de la Recluse et la porte Saint- Jean.

Documentation : J. et H. Picard et internet.


Carpentras

    En ce 14 juin, 15 adhérents de Découverte et Mémoire Castelneuvoises partent à la découverte de "Carpentras ancienne capitale du Comtat Venaissin". Nous avons rendez-vous devant l'office du tourisme avec une guide conférencière qui nous accompagne pour un circuit pédestre dans la vieille ville.


L'Hôtel Dieu

    Construit grâce à la volonté de Monseigneur d’Inguimbert, évêque de Carpentras de 1735 à 1757, l’Hôtel Dieu est de style 18ème siècle.

    Sa façade monumentale, est percée d’un grand portail d’entrée, surmonté, sur son fronton, de magnifiques pots à feu.

    Des travaux sont en cours, pour transformer cet ancien hôpital en pôle culturel. De ce fait, la visite du joyau de ce monument, la pharmacie, conservée dans son état du 18ème siècle, avec ses pots en faïence, ses tiroirs renfermant les plantes médicinales et ses panneaux peints par Duplessis, peintre du roi Louis XVI, n’est pas possible.

Façade de l'Hôtel DieuFronton avec ses 4 magnifiques pots à feu

    Joseph-Dominique d'Inguimbert, en religion dom Malachie, né à Carpentras le 27 août 1683 et mort à Carpentras le 6 septembre 1757, prélat et bibliothécaire, fut évêque de Carpentras de 1735 à 1754, et recteur du Comtat Venaissin en 1745.

    Selon ses dernières volontés, la bibliothèque Inguimbertine conserve sa bibliothèque, ses manuscrits, son médailler, ses antiques et ses estampes.

La fontaine de l'ange

    Construite en 1731, la Fontaine de l'Ange est unique par bien des aspects. Le bassin octogonal, surélevé d'une marche, est chapeauté par un fût avec un premier socle octogonal puis un second ovale qui supportait la panse. Une troisième panse profilée est ornée de quatre grands mascarons, alternant avec quatre plus petits.

    D'une hauteur de 3,42 m, sans compter le génie qui mesure légèrement plus d'un mètre (et qui est le seul élément encore en la possession de la ville), la vasque offre un diamètre de 3,60 m.

    Détruite en 1904, au lendemain de la Fête de l'Ange, au cours de laquelle le piédestal s'était effondré, cette fontaine représente à elle seule toutes les fontaines de Carpentras et l'attachement de la ville à l'eau. Elle a été reconstruite en 2004.

La synagogue

    Il y a toujours eu une communauté juive à Carpentras depuis l'époque romaine. Chassés au 13èmesiècle, les Juifs de France trouvèrent refuge en terre papale.

    Construite en 1367, la synagogue est l'une des plus anciennes de France et d'Europe. Le monument comprend : au rez-de-chaussée et en sous-sol (actuellement en réfection) les bains et piscines rituelles du 14ème siècle, ainsi que la boulangerie et les fours, où l'on fabriquait jusqu'au début du siècle le pain azyme pour la Pâque juive.

    La salle de culte du 18 ème siècle se trouve au premier étage. Richement ornée, elle offre un magnifique ensemble décoratif typique de l'art judéo comtadin : tabernacle, teba, chandeliers à sept branches, fauteuil du prophète Elie, lustres anciens en cristal, cuivre, fer décoré.

La porte d'Orange

    Seul témoin visible des superbes remparts qui entouraient Carpentras, la Porte d'Orange est l'un des sites les plus admirés de la ville.

    Bien que ravelin, fossés et pont-levis aient disparu, la tour garde fière allure avec son crénelage sur mâchicoulis en encorbellement qui culmine à 26 mètres de hauteur. Si on ne connaît pas la date de construction du premier rempart, on sait qu'il fut détruit au début du 12ème siècle.

    Au milieu du 14ème siècle, les aventuriers recrutés durant la guerre de cent ans et limogés après le Traité de Brétigny, pillent et rançonnent les villes. Afin que celles-ci soient mieux protégées, le Pape Innocent VI recommande aux villes et villages du Comtat Venaissin de relever leurs remparts. De tous, seuls ceux d'Avignon subsistent… et des remparts de Carpentras, seule la Porte d'Orange a pu être sauvée.


L'église Saint-Siffrein

Facade ouestFaçade sud

    Saint-Siffrein a été une cathédrale jusqu’au rattachement du Comtat à la France.

    Elle a été construite de 1405 à 1519, soit pendant plus de cent ans, ce qui explique la diversité des styles. Elle succéda à trois autres églises bâties sur le même emplacement.

    Son architecture est typique du gothique méridional. On pénètre dans l'église par deux portails : la Porte dite "juive", au midi, très bel exemple de gothique flamboyant et la porte principale, qui s'ouvre dans la façade classique rajoutée au 17ème siècle.

    L'intérieur est richement décoré par un bel ensemble de grilles en fer forgé, d'autels en marbre des 17ème et 18ème siècles, des tableaux de Mignard, Parrocel, Duplessis, un primitif de l'Ecole d'Avignon et surtout, un ensemble de statues dorées, dû au génie du sculpteur comtadin Jacques Bernus (1650-1728) : l'immense "gloire", qui rayonne de tous ses ors et des anges adorateurs.

    En 2000, la ville de Carpentras en partenariat avec le Ministère de la Culture a investi près de 762.250 €, pour la restauration de la façade. Deux ans de travaux ont été nécessaires afin de rendre à ce joyau tout son éclat. Les travaux ont permis de nettoyer, consolider et protéger les différents éléments de la façade (pierre, corniches, pilastres et vitraux).

Le choeur Le Saint Mors


    La gloire du chœur est une réplique de celle du Bernin de Saint-Pierre de Rome : elle est l’œuvre du sculpteur Bernus qui la fit, sur dessin, à la demande de Monseigneur Buti, sans jamais avoir vu l’original !

    On y trouve le fameux reliquaire du "Saint Mors de l’empereur Constantin" (1er siècle) ramené de Constantinople au 13 ème siècle ; les reliques du saint titulaire, ancien évêque formé à Lérins au 7ème siècle et les souvenirs des anciens évêques de Carpentras, dont la plupart étaient italiens.

Le palais de justice

    L'ancien palais épiscopal fut construit au 17ème siècle sur la demande du Cardinal Bichi. La façade de ce palais à l'italienne est percée d'une porte monumentale, dont les pilastres supportent un balcon reposant sur deux consoles. Au premier étage se trouve l'ancienne chambre d'apparat des évêques, avec son plafond à la française, ses peintures murales et une alcôve fermée par une balustrade en bois sculpté et doré. La salle des Assises est l'ancien lieu de réunion des Etats du Comtat Venaissin.

    Les murs et plafonds sont décorés par des frises peintes où courent des personnages et des panneaux de bois richement sculptés d'attributs et de guirlandes. La salle de la Correctionnelle est ornée de cartouches représentant les villages de l'ancien Comtat.

Arche romaine accolée au Palais de Justice.

Le passage Boyer

    Le passage Boyer appelé aussi rue vitrée est typique des galeries commerçantes couvertes du milieu du 19ème siècle.

    Jean Boyer, orfèvre et notable de la ville acquiert de Monsieur Lagarde, un ensemble de maisons qu'il fait démolir. Sur les terrains libérés, au coeur d'un quartier animé, une opération immobilière d'envergure permet d'édifier, de part et d'autre du passage une double rangée d'immeubles. On y accède par deux larges porches voûtés d'arêtes.


Le beffroi

    La grande tour de 28 mètres qui surmonte la place de l'Horloge est le seul vestige du premier hôtel de ville de Carpentras.

    La tour du beffroi de Carpentras a été édifiée en 1470, sous l'ordre des trois consuls qui administraient alors la ville. Ils souhaitaient ainsi édifier sur les vestiges du château des comtes de Toulouse une maison commune. Blaise Lescuyer, maître d'oeuvre à la cathédrale St-Siffrein, fut chargé de sa construction.

    La tour hexagonale de 22 mètres dotée d'un escalier à vis et d'une rampe sculptée dans la pierre desservait alors un bâtiment. Au rez-de-chaussée de celui-ci, on trouvait une chapelle et une salle qui abritait le poids de la farine, au premier étage, la salle du conseil, la chambre des comptes et les archives, et au dernier étage l'arsenal. En 1572, des travaux furent entrepris pour surélever le beffroi dans le but d'accueillir un campanile, afin d'y suspendre une cloche.

Le Musée Sobirats

    Ancien musée Bernus, installé en 1947 dans un hôtel du 18ème, s'est enrichi en 1964 du legs du comte Victor de Sobirats dont il prit alors le nom.

    On peut y découvrir un intérieur comtadin typique des 18 et 19 ème siècles : mobilier d’époque Louis XV, Louis XVI et Empire ; meubles provençaux et vaisselles provençales ; faïences de Moustiers; tapisseries d’Aubusson et peintures de paysages et de portraits.


Visan

    5 avril 2008, 24 adhérents ou amis ont rendez-vous su rla place du Valladas partent en direction de Visan et du Comtat Venaissin.

    Notre première visite est à Notre Dame des Vignes. Notre guide, Mme Arnavon du Cercle généalogique de la Drôme provençale, nous accueille et nous situe, avec beaucoup de précisions, l’évolution du Comtat Venaissin et de l’Enclave des Papes dans l’histoire de France.

    Il faut remonter au 13ème siècle

    En 1273 le roi de France Philippe III le hardi fait cadeau au Saint-Siège du Comtat Venaissin. Des frontières naturelles protègent ce territoire : au Sud, la Durance ; à l’Ouest, le Rhône ; à l’Est, les Alpes mais au nord … rien. En 1317, dès son installation à Avignon, le pape Jean XXII achète la ville de Valréas. D’autres opérations vont permettre la formation de l’Enclave pour préserver la sécurité du Haut Comtat :

  • échange de la ville de Grillon, possession des Adhémar de Monteil, contre des biens appartenant à la papauté et situés à Montélimar
  • achat de terres dans les Baronnies.
  • … puis…
    En 1344, Visan et sa région appartiennent au Dauphin du Viennois Humbert II. Les Visanais qui, depuis 1234, subissent des changements de seigneurs et maîtres environ tous les 30 ans en ont assez d’être ainsi marchandés et demandent, en vain, à Humbert II de ne plus les vendre. Malgré cela, le Pape Clément VI acquiert Visan, le 31 juillet 1344, pour 12 000 florins d’or.

    Le fait d’appartenir à l’Enclave des Papes apporte toutefois une certaine stabilité et quelques avantages dans la vie des habitants, pendant plus de 400 ans. Les impôts sont fixés par la papauté depuis 1345, les hommes ne partent plus à l’armée et, lorsqu’on se rend dans le royaume de France, on n’est pas considéré comme un «estranger».

    En 1791, lorsqu’on demande aux Visanais s’ils veulent être rattachés à la France, la réponse est non. Malgré tout, avec quelques pressions, le département du Vaucluse sera formé et les Comtadins rejoindront la République.

    Mais restons dans l’Enclave et allons visiter Notre Dame des Vignes.




La chapelle Notre Dame des Vignes





    L’existence de l’ermitage remonte au 15ème siècle mais la date de construction de la chapelle est plus incertaine. La légende situe au 13ème siècle la découverte par un viticulteur d’une statue de Vierge à l’Enfant dans un sillon. La statue fut précieusement confiée à l’Eglise Saint-Martin située hors des remparts de Visan. Mystérieusement, trois fois de suite, elle disparut de l’Eglise, échappant à tous contrôles, et retourna dans son sillon de vigne. La décision fut alors prise d’édifier une chapelle sur les lieux qu’elle semblait tant apprécier.





    Dès l’entrée dans la nef de la chapelle, le regard est attiré par le merveilleux décor en bois doré qui compose le cœur de l’édifice. Une barrière en fer forgé sépare le choeur de la nef. La statue de la Vierge à l’Enfant est placée au centre de l’autel, sur le tabernacle.

    Au-dessus de l’arc triomphal, deux anges déroulent une bannière portant l’inscription.

    "posuerunt me custodem in vinei";"Ils me placent comme gardienne au milieu de leurs vignes".








    Beaucoup de Visanais sont venus prier dans cette chapelle au cours des siècles. La légende rapporte que par deux fois, en 1629 et en 1720, Notre Dame des Vignes a protégé la cité de Visan de l’épidémie de peste.

    Aujourd’hui, les offices et cérémonies religieuses y sont toujours pratiqués.

     Assis sur un banc de la nef, on peut admirer tous les détails des décors du choeur : retable avec bustes et statues sculptés, autel Saint-Charles du 18ème siècle en bois doré, tabernacle du 17ème siècle, tableaux dont un représentant Saint Charles Borromée en tenue de Pénitent blanc. Sur les murs de la nef sont suspendus des ex-voto du 17ème au 20èmesiècle.

La vieille ville, son église

    Au moyen âge, la cité disposait d’une double protection. Les Dauphins, à partir de 1318, érigent une enceinte fortifiée avec quatre portes dont deux subsistent actuellement : Saint-Martin et Puybarret.

    A la fin du 14ème siècle, un rempart, dit le rempart du Pape, est construit à l’intérieur de l’enceinte fortifiée et au plus près de la cité. Son but était probablement de protéger, en plus de l’agglomération, un atelier monétaire où étaient fabriqués florins, marcs, deniers et oboles. Nous pouvons voir à quelques mètres, insérés dans ce rempart du Pape, deux ouvrages défensifs : la tour Girard de forme arrondie et une tour carrée, la tour Croupatas.

    La visite se poursuit à pied par la rue Calade dans laquelle nous découvrons, en plus des pavés, de très belles portes anciennes et un «soustet» (passage en hauteur permettant d’accéder à deux maisons en vis-à-vis). Notre guide nous explique qu’en provençal se souster c’est se mettre à la souste (à l’abri)

    Après la rue Calade, la rue des Nobles, où, comme son nom l’indique, résidait la majorité des nobles et des bourgeois fortunés de la ville. La plupart des demeures sont des hôtels particuliers à deux étages construits du 16ème au 18èmesiècle. Ils disposent généralement de terrasses, de splendides façades renaissance et d’un côté jardin non visible mais aussi très agréable.








    Au centre du village et donnant sur la rue des Nobles se trouve l’église Saint Pierre. Pendant le Moyen Age, une église paroissiale appelée Saint Martin, était située hors des remparts. Détruite par un incendie en 1498, la décision fut prise de la reconstruire au cœur même du village à l’emplacement d’une chapelle dédiée à Saint-Jacques de Compostelle et de l’appeler Saint Pierre.

    Le clocher du 16ème siècle est construit avec des pierres provenant des remparts.








Le château delphinal

    De l’église nous accédons aux vestiges du château delphinal. Il est mentionné pour la première fois en 1204. Ses occupants successifs ont été les seigneurs de Mévouillon, de Chamaret, de Bézaudun puis les Dauphins de Viennois qui le restaurent en 1318 avant qu’il ne soit vendu au Pape.

    En 1669, la tour tombe en ruine et, en 1721, l’esplanade est transformée en pâturage. Il subsiste encore aujourd’hui un imposant pan de mur que les Visanais appellent «le Marot».

    Chaque année, 10 000 magnums de vin d’une cuvée spéciale, portant le même nom, sont enfermés derrière ce mur.








Cave des Coteaux de Visan et Caveau Saint-Vincent

    On ne peut pas visiter Visan sans prendre en considération son vignoble et sa confrérie Saint-Vincent qui font aussi partie de l’histoire locale. C’est un spécialiste de la viticulture qui nous accueille devant la cave.

    Les vins de l’Enclave des Papes font partie du vignoble le plus au nord des Côtes du Rhône méridionales.

    Nous pénétrons, à quelques dizaines de mètres, dans le Caveau Saint Vincent. Sitôt la porte franchie et refermée, nous nous trouvons dans un milieu très particulier. Il faut s’habituer à l’obscurité et à la température très douce. Nous sommes sous terre, dans un caveau creusé par des hommes. Les seules traces de modernité sont quelques discrètes ampoules électriques et les alignements de fûts de chêne.

    Les déplacements sont «feutrés» entre les foudres de 2 000 litres et des tonneaux de volumes plus modestes.

    Dans la cave nous croisons la statue de Saint-Vincent, patron des vignerons.








    Un foudre de 2 000 litres.


    Le magasin de vente de la cave nous accueille. Pour bien terminer une visite très intéressante, nous avons la possibilité de déguster et d’acheter des productions locales.

Source : H et J Picard

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