25 octobre 2008, une vingtaine de visiteurs, adhérents ou amis de Découverte et Mémoire Castelneuvoises se retrouve à Valréas capitale de l’enclave des papes. Madame Arnavon du Cercle Généalogique de la Drôme Provençale nous accueille pour nous faire visiter "sa ville".
L’histoire de Valréas, territoire pontifical pendant plus de quatre siècles, est intimement liée avec celle des Papes en Provence.
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L'hôtel de Simiane
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L’hôtel d’Eymeric, puis de Simiane, est le vestige d’architecture domestique le plus ancien et le plus complet de l’Enclave des Papes. Il conserve deux grands corps de bâtiments que l’on voit encore le long de la rue de l’Hôtel de Ville, datant du 14ème siècle.
Tel qu’il se présente aujourd’hui, l’Hôtel de Simiane résulte des agrandissements et des remaniements effectués durant quatre siècles à la demeure médiévale des Eymeric. Le grand corps de logis et l’aile nord ont été construits au 17ème siècle. Mais la réalisation de l’aile sud, qui donne sa symétrie à la composition, ne date que des années 1780.
. Le château de Simiane restera un certain temps inhabité puis arrive la révolution de 1789…
En 1825, il est racheté par trois notaires valréassiens qui le louent à la ville pour en faire une école.En 1843, la ville fait réaliser un inventaire de ses possessions place Gutenberg dans le but de les vendre. En 1844, le conseil municipal demande au roi Louis-Philippe l’autorisation d’acheter le château de Simiane qui servira toujours d’école, jusqu’en 1890 date à laquelle il deviendra la mairie de Valréas.
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Premier étage : galerie
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Fixés aux murs de la galerie, deux imposants panneaux de marbre rappellent les tragiques évènements des deux grandes guerres de la première moitié du 20ème siècle :
1914-1918 - Il y a eu 191 soldats, originaires de Valréas, tués ce qui représentait 11% de la population.
1939-1945 - Massacre des otages du 12 juin 1944. Les troupes allemandes en retraite arrêtent tous les hommes valides du village. Malgré l’intervention du maire, ils retiennent puis fusillent 53 otages le même jour. Il y aura parmi eux 5 rescapés dont un est mort quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
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Premier étage : La salle du conseil municipal
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Suite de la visite par la salle du conseil et nous replongeons dans un passé plus ancien de l'histoire du village. En 1317, le pape Jean XXII achète Valréas. Il récupère aussi la commanderie de Richerenches qui, après la disparition des Templiers en 1314, avait été remise aux Hospitaliers de Saint-Jean. De nombreux artistes italiens vont suivre le pape à Avignon et, plusieurs siècles plus tard, leur influence se fera encore ressentir dans le comtat Venaissin.
 :La salle du conseil municipal, qui est aussi la salle des mariages ou la salle Saint-Christophe, est la plus décorée de la mairie. Les volets et le plafond sont peints ce qui n’est pas provençal mais plutôt dû à l’influence italienne. Les autres principaux motifs de décoration sont une fresque du 18ème siècle en l’honneur du cheval ainsi que les blasons des Adhémar de Monteil et des Simiane.
De la salle du conseil municipal, une porte permet d’accéder à la bibliothèque qui est une ancienne salle de classe. Dans les vitrines et les meubles sont contenus environ 3500 volumes concernant l’astronomie, la physique, les mathématiques, la philosophie, la religion etc… Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence.
Sur les murs de nombreux tableaux de Victor Scharff un peintre portraitiste autrichien. Domicilié à Paris, il se retire à Valréas, ville dont sa femme est originaire, et où il décède en 1943. Sa fille fait alors don à la ville de ses meubles et tableaux parmi lesquels on trouve la princesse de Lichtenstein.
De la salle du conseil municipal, une porte permet d’accéder à la bibliothèque qui est une ancienne salle de classe. Dans les vitrines et les meubles sont contenus environ 3500 volumes concernant l’astronomie, la physique, les mathématiques, la philosophie, la religion etc… Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence.
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La salle du conseil municipal
| Le plafond de la salle du conseil
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Premier étage : La bibliothèque
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Ces livres proviennent de la famille des Simiane, du séminaire de Valréas et, pour les deux plus précieux, de Peiresc, conseiller au Parlement de Provence. Ces derniers, par mesure de sécurité ont bien sur été "mis à l’abri".
Dans d’autres présentoirs sont exposés des bulles papales et des incunables, ouvrages antérieurs à 1500. Madame Arnavon nous rappelle que ces ouvrages, des missels, étaient gravés sur une planche puis imprimés bien avant l’utilisation des caractères métalliques inventés par Gutenberg.
Quelques panneaux peints représentant des scènes de la révolution de 1789 attirent aussi le regard. Ils ont été utilisés comme décor lors du tournage du film "Fabien de la Drôme". La salle de la bibliothèque servait alors de Tribunal révolutionnaire.
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Un buste du cardinal Maury (1746-1817) représente l’illustre natif de Valréas nommé à l’Académie française qui vécut très peu dans sa ville natale mais lui fit de nombreux dons : livres, objets de culte en vermeil et en or, autel en marbre rare etc...
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Deuzième étage : la salle Victor Scharff
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Une très grande salle où les plafonds à la française du premier étage sont remplacés par une formidable charpente en châtaignier. Sa forme en coque de navire retourné laisse supposer le travail de charpentiers de marine. La partie la plus ancienne, qui a très bien résisté aux outrages des temps, est du 15ème siècle.
Une pièce plus modeste, servant de musée archéologique a été transformée pour recevoir de nouveaux tableaux La plupart ont été légués à la ville par des peintres ayant participé à des expositions de peinture à Valréas.
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L'église Notre-Dame de Nazareth
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L’église, de style roman, mais sans unité architecturale, est composée d’éléments du 15ème et du 17ème siècle.
Ses premiers constructeurs, fin 11èmeétaient des moines bénédictins de Cruas qui, précédemment, avaient participé à l’édification de l’église de Vaison-la-Romaine. Bien que le patron de la paroisse soit saint Vincent, l’église de Valréas a été dédiée à Notre-Dame de Nazareth. La toiture de lauses n’a pas de charpente et, à cause du poids, les lauses ont été posées directement sur les voûtes.
La toiture de lauses n’a pas de charpente et, à cause du poids, les lauses ont été posées directement sur les voûtes.
A l’intérieur, nef et abside sont de style roman provençal. La porte d’entrée date du 15ème siècle alors que la galerie supportant le buffet de l’orgue est du 18ème siècle.
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Façade sud, portail latéral avec ses 3 arcs
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Avant de pénétrer dans l’église, nous admirons les décorations de la voûte surplombant la porte d’entrée : feuilles d’acanthe et un étrange animal, représenté deux fois, mais très difficile à identifier.
Le portail méridional, qui constitue l'entrée principale, a été bâti à la fin du 12ème siècle, lors du premier agrandissement de l'église.
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Interieur de l'église: L'orgue
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Le premier orgue connu de l'église paroissiale de Valréas est un instrument construit en 1506 par le frère Antoine Milani, ermite du couvent saint Augustin de Nice. Cet instrument est démonté en 1600 et confié pour une restauration à Jean Aubignan qui ne l'a jamais rendu.
En 1602, la communauté de Valréas fait alors appel à Jean Duvivier, originaire de Langres.En 1648, Jean Vallon relève cet orgue, augmente à 11 jeux l'orgue alors composé de 9 jeux, et l'enrichit d' un positif de 5 jeux, élément exceptionnel dans le sud-est de la France du 17ème siècle.
Violetty effectue quelques travaux en 1715 et 1716.Le facteur marseillais Jean Eustache le reconstitue en 1723 à un seul clavier de 48 touches commandant 12 jeux.L'instrument qui se trouvait sur le côté nord de la nef est alors installé sur la tribune actuelle, construite en 1724.
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Interieur de l'église: La chapelle des pénitents blancs
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A Valréas, il existait de nombreuses confréries religieuses : les Antonins, les Augustins, qui s’occupèrent de l’hôpital jusqu’en 1792, les Franciscains, dont les Cordeliers, et les Ursulines.
Deux confréries laïques, les Pénitents blancs et les Pénitents noirs, ont conservé leurs propres chapelles jusqu’à aujourd’hui. Fondée en 1509, la confrérie des Pénitents Blancs de Valréas fit construire vers 1585 une chapelle; puis construction d'un vestibule ouvert d'une fausse voûte d'ogives en 1642.
Les Pénitents blancs s’occupaient des gens en fin de vie. Les Pénitents noirs se consacraient davantage aux ensevelissements, jusqu’en 1791, ainsi qu’au sort des prisonniers sur les galères. Ils avaient un droit de visite ainsi que le droit de mendier afin de récupérer de l’argent pour les prisonniers.
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Les murs de la chapelle des Pénitents blancs sont recouverts de boiseries en noyer sculpté (18ème siècle) et surtout un très beau plafond reconstruit en 1695, peint en tropme-l'œil dans laquelle nous nous trouvons sont revêtus de lambris en noyer. Son plafond possède d’admirables caissons peints.
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Maitre-autel, tabernacle, ainsi que la grille en fer forgé qui sert de table de communion (datant du 18ème siècle).
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En 2006, un grand rassemblement a attiré à Valréas plus de 500 pénitents de toutes nationalités.
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La tour Ripert
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La tour Ripert est le donjon du château Ripert. C'est une tour carrée de 17 mètres de haut et d'environ 7 mètres de côté. Les murs ont une épaisseur de 2 mètres. Elle comprend 3 étages, une terrasse d'où la vue est magnifique et sur laquelle un petit abri a été construit afin d'abriter la cloche de l'horloge posée en 1458. L'édifice est de tradition romane et a été érigée entre la fin du 12ème siècle et le début du 13ème siècle.
L'escalier actuel et la porte d'accès datent de 1679 et ont été édifiés après la destruction de l'escalier extérieur.
Cette tour, initialement tour de guet date du 12ème siècle. Depuis 1448, elle porte aussi le nom de Tour de l’horloge.
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Nous avons continué notre visite par une promenade en ville toujours commentée par Mme Arnavon, elle nous nous donne quelques informations sur l’histoire de sa ville.
Valréas est une ville moyenâgeuse dite de type circulaire. Il existe trois tours de ville avec au centre la tour Ripert.
La rue de l’Echelle fait partie du premier tour. Quelques mètres plus loin nous trouvons la Grande Rue située sur le deuxième tour. Elle a été agrandie de moitié au 18ème siècle ce qui permet d’imaginer le coupe- gorge qu’elle pouvait représenter auparavant.
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Dans la Grande Rue, chaque pas est une nouvelle découverte :
- Dans une corniche une statue religieuse pour protéger des malheurs et des maladies, datée de 1701.
- Hôtels particuliers. La façade de celui de la famille d’Inguimbert est datée de 1540. Il sera transformé en collège de garçons en 1840.
- Maisons bourgeoises dont sept avec des escaliers à vis.
- Place aux herbes près de la rue Juiverie. Les Juifs avaient de bons contacts avec le pape. Au 13ème siècle, on atteste déjà de leur présence. Ils sont impliqués dans le meurtre d’une petite fille à Pâques. Les Valréassiens pillent alors leurs maisons. Un procès aura lieu à Avignon et les juifs seront relâchés. En 1530, ils élèvent des bestiaux. Au 17ème siècle, on essaye de les déplacer dans une ville où existe une synagogue mais ils préfèrent se convertir.
- Mystérieuses et inexpliquées arcades à l’arrière des maisons …
Le troisième tour de ville, le dernier, date du 19èmesiècle. Il existait déjà sous la forme de promenade autour de laquelle étaient construits les remparts d’une longueur de 1 800 mètres. Aujourd’hui, il ne reste de ces remparts qu’un pan de mur sur une façade.
Les remparts étaient franchissables par six portes : une porte à chacun des quatre points cardinaux et deux autres portes : la porte de la Recluse et la porte Saint- Jean.
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